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Dans le monde de plus en plus polarisé d’aujourd’hui, le lieu de travail n’est pas immunisé contre les tensions découlant de points de vue politiques, sociaux et culturels divergents. Cela est particulièrement évident dans les discussions autour des initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), des politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et des sujets liés à la politique. Ces domaines, autrefois considérés comme unificateurs et généralement positifs au bureau, sont aujourd’hui devenus des points de désaccord, ce qui suscite de plus en plus d’inquiétudes quant à la civilité sur le lieu de travail. Les professionnels des RH et les managers s’efforcent désormais de gérer ces situations tendues sans aliéner le personnel ou créer un environnement propice au ressentiment. 

Cet article explore les causes de l’augmentation des préoccupations en matière de civilité sur le lieu de travail, fournit une analyse des données de lancement d’alerte liées à ces problèmes et propose des stratégies exploitables pour promouvoir un environnement de travail plus sain et inclusif. La nécessité de gérer les tensions au bureau n’a jamais été aussi urgente, et des stratégies efficaces aideront à atténuer les conflits, à promouvoir la compréhension et à soutenir un lieu de travail plus productif et harmonieux.

Le paysage changeant de la civilité sur le lieu de travail

La question de la civilité sur le lieu de travail n’est pas nouvelle, mais le climat politique et social de ces dernières années a ajouté des couches de complexité aux défis auxquels les professionnels des RH sont confrontés. Les discussions autour des politiques DEI et ESG, par exemple, étaient autrefois considérées comme un engagement partagé envers des valeurs éthiques et progressives dans l’entreprise. Cependant, ces sujets entraînent de plus en plus de discorde. Certains employés se sentent concernés par la progression de ces initiatives, tandis que d’autres commencent à exprimer leur ressentiment, considérant ces programmes comme des missions inutiles ou même oppressives qui entrent en conflit avec leurs convictions personnelles ou politiques. 

Cette tension ne se limite pas aux initiatives DEI et ESG. Les différences politiques, en particulier dans les environnements hautement polarisés, contribuent également au désaccord sur le lieu de travail. Ce qui peut commencer comme une conversation informelle entre collègues peut rapidement se transformer en débats enflammés, causant des frictions et de l’inconfort pour d’autres personnes qui peuvent ne pas partager les mêmes points de vue. Alors que les questions politiques et sociales s’immiscent dans les interactions quotidiennes, les frontières entre la vie privée et la vie professionnelle s’estompent, ce qui affecte le maintien d’un lieu de travail neutre, inclusif et respectueux.

Les données de lancement d’alerte et l’augmentation des préoccupations civiles

Les données sur les alertes professionnelles éclairent la manière dont ces tensions croissantes se manifestent sur les lieux de travail. La Diretcion générale de l’admnistration et de la fonction publique (DGAFP), le ministère de la Transformation et de la fonction publique, le Défenseur des Droits ainsi que d’autres organismes similaires, ont constaté une hausse des plaintes liées à la discrimination, au harcèlement et aux représailles au bureau. Ces plaintes découlent souvent de désaccords sur des sujets sensibles tels que la race, l’identité de genre, les pratiques environnementales et les affiliations politiques. 

Par exemple, un rapport 2024 de NAVEX a révélé que les signalements des lanceurs d’alerte sont devenus plus fréquents, et bon nombre de ces plaintes peuvent spécifiquement traiter des violations des politiques DEI et ESG de l’entreprise. Cela laisse entendre que les employés sont non seulement plus disposés à signaler des problèmes de civilité sur le lieu de travail, mais qu’ils ont également le sentiment que leur entreprise ne gère pas correctement ces préoccupations. En outre, le rapport indique que les employés utilisent de plus en plus les canaux de signalement internes pour signaler un comportement qu’ils perçoivent comme intolérant ou irrespectueux, avec une augmentation marquée de la part des signalements de harcèlement et une part significative de signalements de discrimination. 

Cependant, le lancement d’alerte sur ces questions peut être à double tranchant. En réalité, certains employés qui signalent de l’incivilité font face à des représailles, exacerbant les tensions au bureau. Le risque d’aliénation, d’exclusion ou d’ostracisme augmente au fur et à mesure que les employés prennent parti sur des questions politiques et sociales.

Gérer les conversations litigieuses : Stratégies pour les employeurs

Alors que les tensions sur le lieu de travail augmentent, il est essentiel pour les employeurs d’adopter des stratégies qui aident à gérer les désaccords d’une manière qui favorise la civilité et le respect. Vous trouverez ci-dessous des conseils pratiques que les professionnels des RH et les managers peuvent utiliser pour naviguer dans cette dynamique complexe.

1. Favoriser un dialogue ouvert avec des limites claires

Il est essentiel de créer un environnement dans lequel les employés se sentent en sécurité pour exprimer leurs opinions, mais il est tout aussi important de définir des limites claires autour de ce qui constitue un comportement respectueux. Les employeurs doivent établir des directives qui encouragent le dialogue civil tout en décourageant les attaques personnelles ou le langage diffammatoire. Par exemple, promouvoir une culture où les gens peuvent « être en désaccord sans être désagréables » permet un discours sain sans dévier vers des échanges hostiles ou agressifs. 

Les leaders doivent encourager les employés à exprimer leurs opinions d’une manière qui respecte la diversité de pensée dans leur environnement. Cela signifie qu’il faut éviter les termes indisctuables comme « toujours » ou « jamais », et utiliser plutôt un langage qui ouvre la voie à des perspectives différentes, comme « je crois », « à mon avis » ou « d’après mon expérience ». S’assurer que ces principes font partie de la formation continue peut aider les employés à apprendre à interagir de manière constructive avec leurs collègues.

2. Mettre en place des formations régulières sur la civilité

Les programmes de formation à la civilité peuvent aider les employés à comprendre la valeur d’une communication respectueuse et leur fournir des outils pour mener des conversations difficiles. La formation doit couvrir l’écoute active, la résolution des conflits et l’importance de l’empathie dans les interactions sur le lieu de travail. Ce type de formation aide les employés à reconnaître et à gérer leurs préjugés, ce qui favorise un engagement plus réfléchi et inclusif. 

De plus, les RH doivent faire de la formation à la civilité un effort continu plutôt qu’une session unique. Il peut s’agir d’ateliers, de scénarios de jeu de rôle et d’exercices de team building conçus pour renforcer la communication et Alors que les tensions sur le lieu de travail augmentent, il est essentiel pour les employeurs d’adopter des stratégies qui aident à gérer les désaccords d’une manière qui favorise la civilité et le respect. 36 Top 10 Tendances NAVEX 2025 la collaboration respectueuses. La clé est de normaliser le comportement civique dans le cadre des valeurs et de la culture fondamentales de l’entreprise.

3. Insister sur la DEI et l’ESG comme valeurs de l’entreprise, et non pas comme déclarations politiques

L’une des raisons pour lesquelles les initiatives en matière de DEI et d’ESG peuvent être controversées est que les employés peuvent les percevoir comme étant politiquement motivés ou favorisant une vision spécifique du monde. Pour atténuer ce problème, les employeurs devraient concevoir ces programmes comme des impératifs commerciaux et des valeurs fondamentales qui transcendent les affiliations politiques. Par exemple, la diversité et l’inclusion favorisent l’innovation, une meilleure prise de décision et des performances d’équipe plus fortes, tandis que les initiatives ESG sont vitales pour la durabilité à long terme des entreprises et la confiance des parties prenantes. 

Lorsque vous élaborez ces programmes, insistez sur les résultats pratiques et universellement bénéfiques plutôt que de les positionner comme des causes sociales ou politiques. Les RH et les dirigeants devraient communiquer les arguments économiques en faveur de ces initiatives, comme la façon dont la diversité stimule la créativité et dont les pratiques durables réduisent les coûts et attirent les investisseurs, afin que les employés comprennent leur objectif au-delà des débats idéologiques.

4. Créer des espaces sûrs pour le dialogue et les désaccords

Dans certains cas, les employés peuvent se sentir mal à l’aise de discuter de sujets sensibles dans des espaces ouverts. Pour y remédier, envisagez de créer des environnements structurés dans lesquels les employés peuvent discuter de questions litigieuses dans un environnement contrôlé et respectueux. Cela peut prendre la forme de groupes de discussion modérés ou de forums anonymes où les employés peuvent faire part de leurs préoccupations sans crainte de représailles ou de jugement. 

Les employeurs doivent également s’assurer que les responsables soient formés pour faciliter ces conversations de manière à atténuer le conflit plutôt qu’à l’intensifier. Il peut s’agir d’intervenir pour modérer les désaccords ou de réorienter les conversations trop “animées”. L’objectif est de créer un espace où les employés se sentent entendus et respectés, même si leurs points de vue ne sont pas partagés par tout le monde.

5. Offrir protection et transparence aux lanceurs d’alerte

Compte tenu de l’augmentation des plaintes des lanceurs d’alerte concernant des questions de civilité et de respect, les employeurs doivent s’assurer que les systèmes de lancement d’alerte sont solides et que les employés se sentent en sécurité lorsqu’ils signalent des problèmes sans crainte de représailles. La transparence dans le traitement de ces réclamations est également cruciale. Les RH doivent établir des protocoles clairs sur la manière dont les signalements seront examinés et résolus, et communiquer ces protocoles à tous les employés. 

En outre, les RH doivent s’assurer que les représailles pour alerte professionnelle sont strictement interdites et que tout cas de représailles soit traité rapidement et de manière décisive. Cela renforce la confiance dans le système et garantit aux employés que leurs préoccupations seront prises au sérieux.

Traiter les changements de politique et le ressentiment

Les changements de politique, en particulier en ce qui concerne les initiatives DEI et ESG, peuvent également susciter le ressentiment de certains employés, en particulier s’ils pensent que ces changements sont en conflit avec leurs convictions personnelles ou politiques. Les employeurs doivent reconnaître cette rancoeur et le gérer de manière proactive pour éviter qu’il ne se transforme en conflits plus importants.

Une approche consiste à impliquer au maximum les employés dans le processus décisionnel. Lorsque les employés sentent qu’ils ont une voix dans la définition des L’objectif est de créer un espace où les employés se sentent entendus et respectés, même si leurs points de vue ne sont pas partagés par tout le monde. 37 Top 10 Tendances NAVEX 2025 politiques de l’entreprise, ils sont plus susceptibles de les soutenir et de s’y adapter, même s’ils ne sont pas d’accord avec tous les aspects. Une communication transparente sur les raisons des changements et sur les avantages qu’ils apportent à l’organisation et à ses employés est cruciale. 

En outre, les RH doivent créer des opportunités pour les employés de donner leur avis sur les changements de politique. Des enquêtes anonymes ou des groupes de discussion peuvent aider à identifier les domaines de mécontentement et fournir à la direction des informations sur la manière de résoudre les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent. 

En favorisant un dialogue ouvert, en mettant en œuvre une formation à la civilité, en reformulant les initiatives litigieuses en tant qu’impératifs commerciaux et en offrant des espaces sûrs pour les désaccords, les employeurs peuvent atténuer les tensions et contribuer à créer un espace de travail plus harmonieux. De plus, s’assurer que les protections des lanceurs d’alerte sont en place et aborder les changements de politique de manière transparente contribuera grandement à réduire le ressentiment sur le lieu de travail et à promouvoir la santé organisationnelle à long terme. 

Dans ce paysage en évolution, les professionnels des ressources humaines seront de plus en plus sollicités pour gérer non seulement les aspects opérationnels des relations avec les salariés, mais aussi les courants émotionnels et sociaux sous-jacents qui influencent la dynamique du lieu de travail. Les questions politiques et sociales ne resteront plus en dehors des murs des bureaux ; elles seront intégrées aux interactions des employés, ce qui fera de la civilité au travail une priorité absolue. La probabilité que les désaccords se transforment en plaintes formelles ou en signalements de lanceurs d’alerte augmente à mesure que les employés cherchent de plus en plus à obtenir réparation pour les incivilités ou les comportements discriminatoires qu’ils perçoivent et qui découlent de ces sujets polarisants. La clé de la gestion de la civilité sur le lieu de travail réside dans l’équilibre entre le besoin de discussion ouverte et l’impératif du respect, de l’empathie et de l’inclusion.

Prévisions pour 2025

Au fur et à mesure que les divisions sociales et politiques s’intensifient, les lieux de travail seront de plus en plus impactés par ces clivages sociétaux plus larges en 2025. Des sujets tels que la DEI, les pratiques ESG et les convictions politiques devraient alimenter des tensions croissantes parmi les employés, mettant les organisations au défi de maintenir un environnement de travail harmonieux. Ces initiatives autrefois largement acceptées deviennent désormais des sujets de contestation, car des opinions et des valeurs différentes apparaissent plus ouvertement dans les environnements professionnels. 

En outre, les lanceurs d’alerte et les rapports internes devraient continuer à augmenter à mesure que les employés signalent des problèmes liés au respect, à la discrimination ou au décalage avec les valeurs de l’entreprise. La tendance à la responsabilisation interne pourrait voir les organisations traiter plus fréquemment les préoccupations liées à l’intolérance, à l’exclusion perçue ou à la communication irrespectueuse.

Par conséquent, 2025 sera une année où les employeurs seront confrontés à un contrôle renforcé de l’intérieur, car les employés se tiennent mutuellement, et leurs dirigeants, responsables des normes de respect et d’inclusion dans un paysage social de plus en plus divisé.

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